Le diagnostique de dépression qui m’a ouvert les yeux sur ma passion

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“les années ont passé et un jour de novembre 2005 je suis tombé… mais pas à vélo.”

Ce texte a initialement été écrit pour l’édition mai 2018 du magazine CyclePresse sous le titre “On ne pourra jamais m’enlever le vélo, ma passion”. je le partage ici car cette histoire marque un tournant dans ma vie dans laquelle beaucoup se sont reconnus.

Cyclepresse Vol 8 No 1 Mai 2018

Lorsque j’ai initialement partagé cette histoire sur Instagram et Facebook, j’étais loin de m’imaginer que ça allait toucher autant de gens. J’imaginais encore moins perdre mon emploi dans les jours suivants. La vie nous bouscule parfois. Si ce texte se voulait initialement un témoignage afin d’aider et inspirer quelques personnes au passage et bien voilà qu’il se veut également un rappel pour moi.

Je vous écris depuis un petit café dans l’ouest Canadien… pu de condo, pu de meubles, pu de job! Mais rassurez-vous, je souris en écrivant ces mots. J’ai appris avec le temps que les expériences qui nous font le plus grandir sont celles qui se trouvent hors de notre zone de confort. Je vous apprends rien avec cette phrase, mais l’appliquer est parfois moins évident.

Le condo que je louais à Montréal ayant été vendu, j’ai décidé de vendre tous mes biens. J’habite pratiquement à temps plein dans ma van depuis 2 ans et l’idée d’avoir seulement l’essentiel m’anime depuis un moment. Tout ce que je possède rentre maintenant dans ma van, c’est un sentiment de liberté et de simplicité incroyable. 

Une surprise m’attendait toutefois; la perte de mon emploi. Je dois avouer que ça m’a donné tout un coup. Heureusement, j’ai quelque chose qu’on ne pourra jamais m’enlever; le vélo ma passion.

Photo Isabelle Richard, Antoine Gagné en arrière plan // Cottonwood Arizona

Photo Isabelle Richard, Antoine Gagné en arrière plan // Cottonwood Arizona

Pendant un bout par contre, j'ai ignoré cette passion. Je travaillais pour une compagnie en technologie de l’information et je détestais ça. Comme la plupart de mes collègues détestaient aussi, je croyais que c’était ça la vie d’adulte; compter les jours qui nous séparent du prochain weekend.

Bien sûr je faisais du vélo mais on m’avait porté à croire que c’était seulement un sport et que je devais me concentrer sur une vraie carrière.

Les années ont passé et un jour de novembre 2005 je suis tombé… mais pas à vélo.

J’en parle à mon supérieur qui me suggère de prendre quelques jours de congé moyennant un billet du médecin. Le médecin m’exige en retour une visite chez le psychologue et sans même comprendre moi-même ce qui se passe, je me retrouve soudainement en congé de maladie, seul dans mon lit, bouteille d’antidépresseurs sur la table de chevet. Je ne pouvais pas y croire.

Toutefois, pas question de m’apitoyer sur mon sort et rester à la maison. J’appelle Cycles Devinci, la compagnie qui me commandite et je leur explique que je veux me changer les idées. J’étais prêt à faire n’importe quoi, même passer la moppe dans l’entrepôt! Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais la certitude que je devais me rendre à Chicoutimi.

J’ai aidé au marketing pour quelques jours. Lorsque la compagnie d’assurance m’a contacté pour faire un suivi et a appris que je ne prenais pas les antidépresseurs (j’ai vraiment de la difficulté à mentir dans la vie) on a immédiatement coupé mon salaire.

Durant cette semaine, une employée m’informe que le représentant Devinci de Montréal se cherche un assistant. Voilà pourquoi je devais venir ici me suis-je dis! Je décroche le poste et je passe tout l’été 2006 sur la route avec des vélos démos tout en prenant part à mes compétitions. Ce fût le début d’une aventure extraordinaire qui m’a mené jusqu’ici! 

Photo Yan Lasalle // Coupe du Monde Mont Ste-Anne QC 2006 les yeux sur une 44e place

Photo Yan Lasalle // Coupe du Monde Mont Ste-Anne QC 2006 les yeux sur une 44e place

Si ce n’était pas de cet appel chez Devinci, je n’aurais peut-être jamais trouvé une carrière dans laquelle m’épanouir. La réponse se trouvait devant moi. Si vous avez une passion, creusez dans celle-ci! Si vous n’avez pas trouvé votre passion, pas de panique. Trouvez sa voie peut prendre du temps. Essayez de nouvelles choses, sortez de votre zone de confort et discuter avec des gens de différents milieux afin d’agrandir vos horizons.

Initialement le texte se finissait sur ces belles paroles mais comme j’ai mentionné en introduction… petit imprévu!

Alors que je mettais la touche finale à ce récit, je reçois un appel de mon patron. Ce même patron qui m’avait engagé en 2006, m’annonce la perte de mon emploi. Quelle ironie me dis-je… Heureusement, j’ai appris de l’histoire que je vous ai raconté ci-haut.

Si votre vie bascule comme c’est mon cas présentement, il faut sourire et embrasser le changement. L’inconnu ne me fait plus peur, il est rempli d’opportunités! 

Autoportrait // Moab, Utah

Autoportrait // Moab, Utah